Don't Stop Me Now

Rattrapage de retard et fin

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Santillana Del Mar – Comillas

 

Super réveil, chocolat allemand, câlin... Tout ça tout ça, je vais pas me répéter.

 

Je suis allée déguster ce super petit déjeuner sur la place de Santillana Del Mar qui est loin d'être imposante, autant le dire. Mais cette toute petite ville est très très touristique. Le matin, tous les marchands disposent leur présentoir d'une manière très automatique et très stratégique pour appâter le touriste ou plutôt, la femme du touriste.

 

Après ce spectacle étonnant, je suis partie. Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour rencontrer Alfredo I. Il est brésilien, a 65 ans et a décidé à 50 ans de changer de manière de vivre. Il s'est fixé comme premier objectif de courir le marathon de New York, il s'est entraîné pendant un an, l’a fait et n'a pas voulu s'arrêter là. Il a marché en France, en Italie, sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle plusieurs fois, en Suisse, en Hongrie... Il a aussi visité de nombreux pays, notamment en Amérique du Sud, avec sa femme. Ils n'ont pas la même manière de voyager, il aime la montagne, les difficultés, les chalets, les auberges... Elle aime le shopping, les grandes villes et les supers hôtels. Il prend donc un mois pour lui chaque année puis un mois avec elle. Par exemple, après être arrivé à Santiago, ils se retrouveront à Barcelone pour commencer une croisière.
Il m'a raconté toute l'histoire du Portugal, de l’Espagne et du Brésil. C'était génial.

 

Puis, il a commencé à avoir faim et à m'expliquer, qu'à son âge, bien manger et boire beaucoup, c'est très important. On a donc demandé à des passants où se trouvait le « n'importe quoi à n'importe quel prix » le plus proche où on puisse manger et on y est allé.

 

Sur la route, nous avons croisé un autre vieil homme qui nous a rejoint. Il est espagnol a 65 ans et a fait le chemin de saint Jacques de Compostelle au moins 10 fois, sans sa femme qui préfère aller se reposer dans un « All included » n'importe où.
Ils se parlent tous les deux en espagnols, rigolent beaucoup, se rendent compte que leur vie sont assez similaires et...qu’ il s'appelle Alfredo aussi !

 

Mais, Alfredo I mange lentement et marche vite alors qu’Alfredo II mange vite et marche lentement. Il part donc avant nous. Mais, la route se sépare à différents endroits et le brésilien aime bien aller voir les églises, nous n'avons jamais retrouvé l'espagnol.

 

Il est dimanche, on rencontre une argentine qui nous dit que l’auberge dans laquelle nous voulions aller est fermée. Elle a entendu parler d'une pension pas trop chère, ne sachant pas s'il y aura d'autres choses ouvertes sur la fin du chemin, nous décidons d'y aller. Bon, le mec est très commerçant « Vous trouverez rien aujourd'hui à ce prix là, mais je vous en prie essayer, la prochaine auberge est à au moins 15 kilomètres, bon courage ! Vous avez une cuisine (un micro onde et un évier), un lave linge (payant), un sèche linge (payant), de la wifi (seulement dans l'entrée, devant la télé qui bug)... »
Mais bon, j'avoue j’ai craqué et je suis restée. Mes pieds avaient besoin de repos.

 

Comillas – Serdio

 

Cette journée n'a pas grand chose d'exceptionnelle. Je suis allée à la pharmacie pour que je puisse commencer à traiter une espèce d'allergie aux pieds, j'ai marché avec une allemande qui ne parle qu'allemand et qui fait beaucoup trop de pauses clopes.

 

Le midi, je suis arrivée dans une très jolie ville et je me suis éprise d'une mouette pour laquelle j'ai acheté une boîte de thon. Elle me faisait trop penser à Agrid... Elle bouffe comme lui d'ailleurs. Elle a préféré le Saint Agur au thon.

 

Le soir, je suis arrivée dans un tout petit village avec un italien qui ferait passer tous les touristes français pour des anges. L'auberge était ouverte, des flèches vous indique quoi faire avec des mots genre « si tu ronfles, dors ici, personne ne veut de toi là-bas ». Puis la dame arrive quand elle veut pour vous prendre les cinq euros et vous tamponner votre passeport.

 

Je suis allée un petit au bar qui accueille les paysans une fois qu'ils ont fini de travailler et qui sont en fait déjà bourrés.

 

Serdio – Llanes

 

Marche. Photos de paysage. Photos de vieux. Photos de tunnel. Arrivée dans la ville. Première auberge fermée. Pension avec petit déjeuner offert ouvert, prix : 15 euros.

 

Llanes – Cueres

 

Pourquoi je continue à faire ce chemin ? J'ai mal aux pieds et ils sont salement amochés, je ne rencontre plus beaucoup de gens, il commence à faire froid et je suis lassée de cette routine de marche. J'aime bien le défi sportif que cela représente. Mais, vraiment, les photos de paysages c’est pas mon kif. Mais ce chemin commence à me soûler.

 

Dans cette ambiance bizarre, je fais le trajet d'aujourd'hui dans la bonne humeur néanmoins mais pensive.

Je trouve une auberge privée, tenue par une allemande et son mari. Je suis accueillie comme si j'étais un véritable cadeau de Dieu, elle sourit sans ne jamais s'arrêter, elle me souhaite le plus beau séjour possible, m'offre une bière. Elle est à deux doigts de me masser les pieds.

 

Je passe une excellente soirée en leur compagnie et avec également deux américains, amis des hôtes et deux femmes qui possèdent chacune une auberge un peu plus loin sur le trajet.

 

Le lendemain, je me réveille de super bonne humeur. C'est la deuxième fois en un mois qu'on me propose du fromage et des charcuteries au réveil. On prend des photos, on se dit au revoir. Ils se rendent compte que je n'ai pas de coquilles Saint Jacques accrochée à mon sac et m'en offre une. Je me sens mal d'accepter alors que j'ai décidé d'arrêter mais ils insistent. Un jour, je le continuerai là où je me suis arrêtée.



29/10/2016
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