Don't Stop Me Now

Oviedo... Oviedo...

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Cueres - Ribadesella - Oviedo

 

Bon avant Oviedo... Oviedo, il y a eu une toute petite étape de Cueres à Ribadesella où j'ai passé une nuit dans un camping. J'en ai profité pour discuter avec le barman. Un homme très simple dont la définition du bonheur est : "avoir assez d'argent pour se nourrir, se laver et avoir un toit". Il travaille là parce que "pourquoi pas." Il a jamais trop aimé l'école mais ça lui plait assez de bricoler. Le camping appartenait à sa mère initialement. Depuis qu'elle ne peut plus s'en occuper, il a pris la relève. Et, selon sa propre définition, il est heureux.

 

Dans ses années folles, il est allé boire des coups à Oviedo "belle ville, gens sympas" me dit-il. Elle se trouve à environ 80 km de là. Devant tant d'enthousiasme, je choisis d'en faire ma prochaine destination avant mon départ à Londres. Oui, j'ai décidé de partir à Londres, les gens parlent anglais là-bas et pas cet étrange mélange de français et d'italien que je comprends bien mais parle terriblement mal. 

 

Je suis arrivée vendredi après midi à Oviedo. J'ai réussi à trouver une pension pas trop chère dans la zone commerciale et touristique. Je suis pas fan, mais bon, c'est juste l'endroit où je dors.

 

Samedi, je suis allée me promener et, je me suis rendue compte que ma pension est également proche de la vieille ville qui, pour le coup, est très sympa. En vrai, à Oviedo, tout est proche de là où vous êtes, il vous faut 30 minutes maximum pour aller d'un bout à un autre. Après quelques minutes d'errage (hahaha bon courage Tchoubi), je suis tombée sous le charme d'un homme qui chantait dans la rue sans aucun accompagnement. J'ai commencé à le filmer puis, je sais pas, j'ai arrêté, j'ai écouté, j'ai observé. J'étais sous le charme je vous ai dit.. Puis, je me suis approchée et je lui ai demandé à quelle heure je pouvais revenir pour ne pas le déranger. Il m'a donné rendez-vous une demi heure plus tard, j’ai accepté et je l'ai laissé travailler.

 

Pour éviter les malentendus, j'étais sous le charme, bon, un petit peu parce qu'il ressemble énormément à Hugh Grant. Mais, j’étais pas du tout attirée par lui comme on pourrait l'entendre, je voulais juste absolument parler avec cet homme.

 

Je suis revenue dix minutes plus tard et je suis allée l'écouter dans un coin. Puis, on est parti boire une bière dans un bar et on a parlé. Il voulait savoir ce que je faisais ici. Je lui ai dit que je venais d'arrêter le chemin de Compostelle et que je restais quelques jours dans cette ville avant de prendre un vol pour Londres. Je lui ai dit que j'avais quitté la France pour me lancer dans des projets auxquels je pense depuis longtemps mais qu'en faisant ce trajet, je ne faisais que m'en éloigner, une fois de plus. Je lui ai dit que je voulais prendre des photos, des vidéos de gens, raconter des histoires, être le témoin de moments de vies, vivre entourée d'humains et faire quelque chose avec eux, quelque chose de pas très précis pour le moment mais quelque chose quand même.

 

Il m'a dit qu'il était sur un projet de film sur le thème du « free love ». On en a beaucoup discuté et on s'est rendu compte qu'on se comprenait parfaitement. Nos projets se ressemblent un peu. Comme diraient Maeva et un certain Socrate :"on sait qu'on ne sait rien", on veut se laisser porter par les événements, on ne veut pas vouloir des choses précise, on veut laisser les gens libres de s'exprimer, participer pleinement au projet pas juste être ce qu'on veut qu'ils soient... Il m'a proposé de travailler avec lui. Je lui ai dit que pour le moment, je ne me sentais pas à la hauteur et que j'avais pas non plus le bon équipement. Mais, il m'a dit que j'avais le temps, le tournage est prévu pour mars – avril.

 

La bière commençait à lui faire effet, il m'a proposé qu'on aille manger chez lui puis m’a demandé où je logeais et, finalement, m’a invité à vivre chez lui. Cinq minutes plus tard, j'avais tassé toutes mes affaires dans mon sac, je m'étais fait rembourser pour les nuits d'avance que j'avais payé et je me suis installée chez lui pour ces quelques jours.

 

Il m'a montré un film qu'il allait présenter quelques jours plus tard à un festival à Gijon. J'ai presque rien compris, fucking espagnol encore une fois... Mais, parmi les quelques choses intéressantes dont je me souviens de mes études d'infirmière, il y a l'idée qu'un humain fait passer 95% de son message d'une manière non verbale. Ce qui est énorme. Alors j'ai beaucoup regardé et, d'une certaine manière, j'ai tout compris. À la fin du visionnage, j'avais encore plus envie de travailler avec lui.

 

Il m'a fait visiter la ville de nuit et de jour, m'a fait aller dans des bars tantôt très populaire, tantôt très "familial", rencontrer des gens plus différents les uns que les autres : des musiciens, les acteurs de son film, d'autres artistes de rue, des amis, des anglais installés à Oviedo...

 

On a aussi énormément parler, c'est un homme qui réfléchit beaucoup, un grand philosophe d'une certaine manière. Il est très posé, très organisé, très sérieux dans sa vie et en même temps, très libre, très ouvert, impulsif parfois.

Il n'a ni internet ni télé chez lui car il veut passer le plus de temps possible dehors. Il connaît tout le monde et tout le monde le connaît. Il m'a raconté des millions d´histoire sur les les gens que l'on croisait. C'est un homme très bon, vraiment très très gentil et les gens lui rendent bien.

 

C'était les meilleurs jours que j'ai eu depuis mon départ. C'est ce que je cherchais aussi je pense. Je ne regrette pas du tout d'être partie, parce que, je voulais vraiment vivre un peu par moi - même, commencer réellement à filmer et prendre des photos dans la rue, me faire mon réseau aussi. Je veux vraiment avoir plus de bagages la prochaine fois que je le verrai, c'est une image hein.

 

Alors, voilà, j'ai commencé cet article dans l'aéroport de Madrid et je le termine et l'envoie dans une auberge de jeunesse, un peu miteuse, de Londres. Mais, heureuse, avec des idées, des objectifs, des contraintes, des obligations, des choses qui font que je dois aller au bout des choses maintenant. Et ça me plait.



03/11/2016
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