Don't Stop Me Now

Les canadiens - La rencontre

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Portugalete - Castro Urdiales

 

Je me réveille sans fromage, sans jambon, sans possibilité d'aller aux toilettes, avec des vêtements mouillés et des hommes en train de titiller de l'électricité juste à côté de moi. Je replie ma tente, que je laisse là en me disant qu'elle pourra servir à un SDF s'il dort sous un gros pont. Et, je me casse en vitesse après m'être brossée les dents (#OuiMaevaJeFaisPlusDeStopMaisQuandMeme). Puis, je commence une nouvelle journée de marche seule qui finira, cette fois, dans une auberge avec des gens, du moins je l'espère.

 

Mais, après une petite heure de marche et une erreur de parcours, je croise un groupe de quatre vieux et me dit qu'ils ont peut-être perdu le reste de la maison de retraite. Je leur pose la question et, le plus vieux d'entre eux me demande pourquoi je ne suis pas à l'école. Je me rends compte qu'en plus de reprendre ma blague, cet idiot m'a réellement pris pour un jeune garçon. Pour le guider subtilement sur la piste "je suis une fille", je fais jouer la carte du sexisme "je suis infirmière en fait". Il se retourne vers ses amis et leur dit "He's a nurse, we should keep him". Ils ont l'air étonné, pas que je sois infirmière mais que je sois un "he". À quatre, nous réussissons à lui faire comprendre que je ne suis pas un homme. Il est ébahi. iIl m'avait pris pour un garçon de 14 ans. Je décide de le prendre comme un compliment et choisi de rester avec eux.

 

Ce sont quatre canadiens d'un peu plus de 60 ans (ils lisent ce blog, je ne suis pas objective, même s'ils comprennent rien, les chiffres sont internationaux). Ils font le Camino à leur manière :

- beaucoup, beaucoup de photos et d'arrêts

- des hôtels et restaurants déjà réservés tous les jours par un organisme qu'ils ont payé et qui apporte aussi toutes leurs affaires d'un hôtel jusqu'au suivant, pour qu'ils n'aient rien à porter

- ils vont de Bilbao à Santander

 

Ils sont super sympas, ont un grand sens de l'humour, sont très intéressants et me font confiance pour la route à suivre, ce qui confirme leur grand sens de l'humour. Ils sont étonnés de mon niveau d'anglais, pour une française, et moi, de leur niveau de francais, pour des canadiens, ils ne savent même pas comment on dit toilettes. Et, à cet âge, c'est très important ! Je leur ai appris dans toutes les langues que je connaissais. Je passe une excellente journée en leur compagnie. L'une d´eux s'est improvisée mère de remplacement, elle me force à appeler mes parents et à donner des nouvelles le plus souvent possible. Ils appellent un taxi une fois arrivés à Castro Urdialles pour rejoindre leur hôtel et je dois me taper 3 kilomètres de plus pour atteindre mon auberge.

 

Puis, en arrivant, le jeune homme qui tient l'auberge me demande mon passeport. Je lui donne ma carte d'identité, il rigole, me regarde, et, me voyant étonnée, me demande mon passeport de pèlerin. Je ne sais pas de quoi il parle, il m'explique : afin de pouvoir dormir dans les auberges qui nous sont réservés, nous devons nous faire tamponner une espèce de feuille en accordéon dans chaque auberge dans laquelle nous séjournons, ce qui prouve que nous sommes des vrais pèlerins. Je ne sais pas où en trouver un, et honnêtement, j'ai bien trop faim et je suis bien trop fatiguée pour bouger. Je lui fait comprendre en m'asseyant devant lui. Il trouve une feuille qu'il plie en accordéon, la tamponne, me demande 5 euros, me présente l'auberge puis me propose un jus de fruit, we are cool !

 

Je lave mes vêtements, ce qui est probablement la tâche que je déteste le plus faire parce que je sais pas du tout comment on est censé les nettoyer. Puis, je pars me trouver une bière, un pintxos et du wifi. Après 47 minutes d'appels familiaui, je rentre, je mange, on parle un peu et je dors assez rapidement. La demi nuit en tente m'avait peut-être un peu fatiguée.



20/10/2016
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